Viens,on s'en fout.
Tout va bien. J'insiste. Dans la peinture qui représente ma vie actuellement, au premier regard, tout va bien. On me voit au travail, en train de lire, me documenter et écrire, créer et corriger mon texte, courir de la maison d'éditions à mes rendez-vous, le visage tourné vers le soleil. On me voit dans mon nouvel appartement, avec son toit vitré pour voir le ciel, le décorer et l'apprivoiser. On me voit avec mes amis, avec les nouveaux et les anciens, boire des thés en vrai ou passer du temps au téléphone. On me voit dans l'action citoyenne, investie et enthousiaste, prête à gravir des montagnes. On me voit avec le chat qui ronronne, du chocolat et des bouquins. On me voit au cinéma, au théâtre ou manger des frites avec les doigts. Au premier regard, tout est joli et coloré. Mon cerveau est en ébullition et les idées fusent à l'infini.
Attardons-nous sur ce qu'on ne voit pas, tournons la peinture. Derrière, il a l'envers du décor, le "background", tout ce qu'il a fallu gravir, franchir, subir et supporter pour arriver où j'en suis, le 4 mars 2017 alors que je vous écris. En réalité des choses ont eu lieu et je ne les ai pas digérées, j'ai encaissé, poitrine au vent, "allez c'est bon c'est rien, on verra plus tard". Un jour, ce plus tard nous explose à la tronche. Pas d'un coup violent, non. Mais dans le quotidien. Un coup de stress, une angoisse incontrôlable pour des choses d'ordinaire tout à fait banales, Une montée de larmes sans raison, et l'impossible moment , là où le sommeil nous cueille d'ordinaire et qui ne vient pas....
Alors que s'est-il passé de si grave? Croyez-moi j'ai cherché, surtout quand l'une de mes proches amies m'a dit qu'elle me trouvait "triste". Triste. Pas irritable, pas chiante, pas insupportable ou colérique. Triste. C'est dire!J'avais besoin de me reposer pour y réfléchir. Je ne me rendais pas compte que c'était de la tristesse, je pensais que c'était de la fatigue. La fatigue de vouloir tout contrôler et de ne pas y arriver.
La tristesse, l'insécurité, l'angoisse de perdre des repères. Oui, et en remontant le fil j'ai retrouvé le jour où toutes les trois elles sont revenues squatter dans ma vie. Nous étions en novembre 2015.
Encore une fois, je me suis crue à l'abri, nichée dans mes habitudes, dans une routine et dans un confort relatif. Dans mon écrin rose, avec mes collègues et amies, à quelques pas de chez moi, je jouais à la marchande et à la poupée grandeur nature, à l'aise comme un poisson dans l'eau. Je m'en souviens très bien. Parce que l'instant d'après c'était terminé. Les belles certitudes et le poisson se sont noyés. Ce jour-là, de novembre 2015, avant les bombes, avant la douleur, avant le silence figé de la terreur, on nous a juste dit que le magasin allait fermer et que l'aventure s'arrêterait en début d'année suivante.
Rien comparé à la folie humaine qui s'est abattue sur notre pays quelques jours après. Alors on a eu mal au coeur, mais on s'est dit qu'il y avait plus grave dans la vie, qu'on allait s'en sortir, rebondir comme toujours, "ok, on verra ça plus tard".
Non mais en fait, pas du tout. La peur au ventre que j'avais enterrée le jour où j'ai signé ce cdi, cette peur qui vient te rappeler que rien n'est acquis dans la vie ma p'tite dame, elle est revenue s'installer dans mon cerveau, dans mon coeur et dans mon ventre justement. Au début, je la surveillais et elle se tenait à carreau, innocemment. Puis elle a commencé à grignoter mon enthousiasme.
A quoi ça tient. Alors j'ai créé le groupe Cafés suspendus. Il fallait que je transforme le difficile en énergie positive, que je m'occupe des gens qui souffrent, que je donne de mon temps, que j'aime, que j'aime de toute urgence vu la situation de désarroi du pays, moi qui en ai tant en stock, de l'amour.
Voilà, faire du bien m'a aidée à tenir, m'a aidée à museler la peur qui grandissait. Dès que je m'installe dans une sorte de stabilité, un grain de sable - appelé la VIE - vient faire dérailler le machin bidule truc. "Ok, on verra plus tard".
Et au début ça a super bien marché le bon vieux gadget de la temporisation. Bon c'est vrai, quand on me parlait boulot j'avais un léger haut-le-coeur et envie de chialer. Mais, j'étais fatiguée, c'était les fêtes de fin d'année, on avait du boulot, on préparait les soldes.....bref, des excuses en veux-tu? bein en v'là ma grande. Sentiment de la fin d'un cycle, j'ai poussé ma famille à se réunir autour de mon grand-père à Noël. Un instinct sans doute. Un devoir en tous cas à mon échelle. J'ai pris des petites flèches dans le coeur venues de nulle part qui m'ont convaincue de ne compter que sur moi et après avoir ravalé mes larmes, me suis fait la promesse d'être mon propre guide, désormais. Ça, c'est fait.
En janvier, la télé me contacte pour me faire témoigner sur mon changement de vie. Sympa. Sauf que c'est pas vraiment le thème de l'émission qui tiens, est déjà en train de démarrer quand tu t'en rends compte. Je verrouille, je surveille tout pour qu'on ne parle pas d'autre chose que de ma vie et pas de celle de mon amie étoile filante. Manque de pot tout le monde ne le comprend pas. Je dois assumer un truc que je n'ai pas choisi.Certains que je pensais mes amis quittent le navire. "ok, on verra ça plus tard"
En février, ce n'était plus la même limonade. Ma collègue et amie était sur le point de partir, je fêtais mon anniversaire (35 ans, que j'ai célébré genre vingt cinq fois dont une énorme surprise) et là j'ai ressenti le vrai début de la cavalcade intérieure. Qu'allais-je devenir? Quand allais-je trouver une solution? "tu te souviens chérie, tu as déjà vécu cette scène quand tu étais à la Chambre aux Confitures.....si rappelles-toi, quand tu voulais passer le capes de lettres et que tu as eu deux ou trois révélations à la chaîne. Eh bein coucou, nous revoilou! Alors, on dit bonjour aux doutes oui ou merde?"
Il a fallu se repositionner sans savoir où quand et comment. Taper aux portes, envoyer des signaux de fumée, repartir à la recherche d'un but, d'un job, de quelque chose. Une sorte d'urgence s'est emparée de moi. QUI l'a fait venir celle-ci sinon moi-même? Vous aussi vous trouvez qu'il y a beaucoup d'informations? Dites vous bien que ce n'est pas fini. Donc, après la peur, l'angoisse, est arrivé flamboyant sur son fier destrier, le doute himself. accompagné de Miss Urgence et Madame Pression.
Ce joli cocktail explosif a pris possession de mon corps et de tout ce qui de près ou de loin pouvait me servir à respirer. J'ai gagné ce round, en allant aux portes ouvertes de l'Ecole supérieure de Journalisme. "J'ai trouvé la formation, youpi ahah alors, hein, ça te la coupe ça équipe pourrie d'anxiogènes?" Ils ont fait la tronche, ils se sont retirés pour délibérer et sont revenus avec un verdict vicieux. "ok jeune impertinente, tu nous as pris de court. Très bien, tu vas réviser ton concours. Mais tu seras si faible physiquement que tu n'auras aucune force pour réfléchir. ahaha"
Youpi. Mars, le mois de la transe physique. "Et vas-y t'es toute molle, toute crevée, toute naze, vas-y envoie les vertiges et les fatigues intempestives. Super, tu kiffes j'espère. " j'ai super kiffé oui. Là, le cerveau s'est remis en mode petit hamster dans sa roue, course effrénée contre moi-même, recherches d'informations, documentation, pourquoi comment mais qu'est-ce qu'il m'arrive encoreeeeeeeeeeee?
Une échographie de la thyroïde plus tard, alors que durant des années j'ai cru ne pas posséder ce tout petit bout de rien du tout, on découvre qu'elle est petite, minuscule, mais présente. Tes certitudes et tes croyances tombent au sol, tu ne les ramasses pas, elles sont de toutes façons biodégradables et tu encaisses. Encore.
Ok, génial et maintenant? Bein, allez, révise! Et pendant que tu révises le concours, nous on va t'appeler pour te prévenir que ton grand-père est en fin de vie, d'accord? Bein non, pas trop. Et hop, c'est reparti. Angoisses, peur, triomphe du stress, larmes et tralalala. Finalement, la fin de vie a duré jusqu'en septembre. Du coup, je me suis re-détendue cinq minutes. On ne m'a pas laissé beaucoup plus.
Je travaillais donc toujours mais sans mes collègues, on était fin avril début mai. Toujours aucune nouvelle de la fermeture effective de la boutique, les révisions battaient leur plein, et comme ma bande de lourdingues s'ennuyait ferme, ils ont invité une copine à séjourner dans mon corps, l"incertitude, cela dit, sympa elle n'était là qu'un jour sur deux. Pour contrer ça, ma meilleure amie me présente un éditeur qui cherche des rédacteurs. On discute, on se voit, ça matche ok,mais comment faire? Sous quel statut? Stress et tralalala. On en reparle plus tard d'accord? Il a dit d'accord. Ouf.
Les écrits du concours passés, on se relayait au chevet de mon grand-père. Un violent orage et des trombes d'eau ont traversé mon plafond et je suis rentrée éponger pendant qu'il pleuvait dans ma chambre. Nickel. Heureusement, un week-end se profilait début juin avec mes cousines à Bari, un moment qui a failli me passer sous le nez, vu les circonstances générales, mais qui était salutaire, bénéfique, indispensable dirais-je, et durant lequel la petite bande de sentiments négatifs relou est restée à la maison.
Au retour, j'ai les écrits. Youpi. La veille des résultats, angoisse et incertitude m'ont forcée à aller déposer un dossier à la fac de Lille 3 au cas où, pour avoir un plan b. L'état de mon grand-père est stable, mais Alzheimer est aux commandes et il s'éclate. On lui a trouvé une chambre en Maison de retraite. Il ne retournera plus jamais chez lui, dans son jardin, dans son garage, dans sa chambre, dans sa salle de bains. C'est bizarre, mais cette idée me fait pleurer. "Ok on verra ça plus tard" Je passe l'oral, toujours affublée de mes traumas qui ne veulent pas me lâcher et quand la nouvelle tombe je remporte le round: concours de presse hebdo régionale ok. Y a bien deux trois détails qui me lorgnent du coin de l'oeil au loin, mais "ok, on verra plus tard, toi même tu sais". Ouais. Je sais.
En speed, il faut débloquer 1000 euros pour bloquer ma place à l'Ecole. Sans savoir si je vais pouvoir trouver le reste du budget. Mon père m'avance les fonds. La fac de Lille 3 m'annonce que mon dossier est ok. Un choix? Pourquoi? Je vais faire les deux, voyons.
Une semaine entière de cauchemars, de stress, d'angoisse, d'incertitude, et de tergiversations toutes du même ordre: les moyens. Comment faire pour payer l'Ecole? Comment vivre? La fac pour devenir contractuel, une forme de "sécurité", "t'aime tant que ça la sécurité?" me demande l'équipe de relous en chœur.
Bref, j'écris à l'Ecole en disant que je ne m'inscris plus et en demandant un remboursement de l'acompte. Je décide d'aller à la fac. Je contacte l'éditeur. On décide qu'on va trouver une solution. On m'annonce que la boutique a trouvé preneur. Je constate que tout s'enchaîne plutôt pas mal. Quinze jours de soldes et un licenciement. Fin juillet je suis officiellement au chômage. Et je passe trois jours par semaine à la maison de retraite, toujours avec mon grand-père et Alzheimer, chevillé au corps.
L'été passe et j'y suis toujours, je joue aux cartes avec lui, je discute, je le fais rire,j'oublie de pleurer, je ne manque pas de lui dire que je l'aime et que je suis fière de lui, et dans ses rares moments de lucidité il me sourit, il m'entend. Et le cancer arrive, le coquin, il fallait bien qu'il nous emmerde aussi celui-ci. Résultat pour calmer la douleur, mon grand-père marcheur se retrouve accroché à une perfusion qui le fait complètement disjoncter. Retour à l'hôpital. On est fin août. Je suis un peu fatiguée "on verra ça plus tard".
La rentrée? Quelle rentrée? On a pas pu m'inscrire, On s'est trompé quand on m'a orientée à la fac en juin, c'est pas cette formation que vous auriez du intégrer, résultat pour cette année c'est fichu. Ok. Donc? Pas d'Ecole de Journalisme et pas de fac. Super. Mais on me parle d'une coopérative d'entrepreneurs salariés. Réunion d'information, ça roule, ça colle avec mon statut de demandeur d'emploi "en sauvegarde professionnelle", alors allons-y gaiement. Je débute mon premier contrat avec l'éditeur. Pas le temps de se réjouir. On est en septembre. Mon grand-père me serre une dernière fois dans ses bras avant de partir. Il faut réagir, pas trop le temps de pleurer. J'ai des rendez-vous, un livre sur les maisons des mines, tiens quelle coïncidence, il était mineur lui aussi. Tiens, j'ai pas eu le temps de lui demander comment c'était sa vie. Tiens c'est trop tard. Pas le temps de pleurer, ça bosse.
Voilà, on est en octobre, je vais de réunions en formations en interviews. Une sorte de trêve. Le rêve. Tout s'aligne parfaitement, et du coup, les relous reviennent. Ils ne sont jamais bien loin. L'incertitude qui squatte plus qu'elle n'est invitée, me propose un aperçu virtuel de mon avenir vers septembre 2017. Ah oui, parce que je ne vous ai pas dit, l'Ecole a bien voulu différer la rentrée tout compte fait.. Je serai bien journaliste. Et rédactrice, biographe positive slash entrepreneur salarié.
L'argent: ma peur. Je retrouve ma boule au ventre. Je cherche donc un nouvel appart. Je trouve, je lutte pour signer ce bail, on est déjà en décembre. Quitter ce lieu que j'ai sur investi, repeint, modifié, aimé, choyé, transformé? Facile. On verra ça plus tard. Jusque mi-janvier, aucun carton n'est commencé, je déménage le 28. J'ai LE texte à finir absolument avant. Après je m'y mets, vite. Le chat ne veut pas partir. Lutte. Prise par surprise, elle se rend. On arrive dans l'appart. Grippe. Rien ne bouge ni ne sort des caisses. Impossible de bouger. Next.
Entre temps, les cafés suspendus retrouvent la lumière des projos. J'ai rencontré une bande de joyeux lurons, et des distributions de vêtements chauds et de livres pour ma part chaque semaine. Ma dose d'amour hebdomadaire. Coups de cœur, coups de chaud surtout, je décide de laisser mon cœur de côté on verra ça plus tard.
Migraines circulaires, stress, perte de repères, instabilité, tristesse. Super, tout le monde est revenu! Je dois prendre une décision pour préparer Bianca à sortir dans la petite cour, que j'ai pourtant cherché pour y être bien avec elle...., et j'ai peur. Je prends la décision. J'ai toujours peur, mais de tout. Impossible de dormir, je me mets une de ces pressions de folie dont j'ai le secret. J'organise même une soirée chez moi que je décale. Deux fois. Dans l'intervalle j'ai accepté puis décliné des invitations à n'en plus finir, incapable de trouver une quelconque énergie pour entreprendre ne serait-ce que de sortir de chez moi. Je pleure et je stresse, je fais un malaise, je dors peu et j'ai peur de décevoir.
Mon discours n'est plus aligné avec rien. Je sais pourtant ce que je veux et où je veux aller. Je sais ce que je ne veux pas. J'ai peur de dehors,, ce nouveau quartier, ces nouveaux lieux à découvrir. D'habitude curieuse de tout et enthousiaste, je me sens comme une expat en perte de pédales. Je flippe des bruits dedans, je ne sais plus où j'en suis, je perds la notion du temps, je ne sais plus comment je dois manger. Je fais des rêves qui mélangent les gens, mon grand-père vient souvent, mais des gens du passé aussi. Il pleut parfois dans ma maison. Les cartons ne sont pas encore tous déballés, il y a plein de choses à faire, l'hiver n'est pas fini, il pleut souvent, et je n'ouvre pas les fenêtres pour laisser à Bianca du temps. Le doute et l'incertitude, la peur et l'instabilité. Les présidentielles, les cafés suspendus, les soucis de mes proches.Tout se mélange dans ma tête. Il est temps que ça s'arrête.
Sans doute j'ai besoin de temps pour respirer, pour regarder à l'intérieur de moi et me rassurer durablement. Sans doute, il faut accepter que la vie n'est pas linéaire et qu'il est parfois nécessaire de prendre ce fameux recul dont on me parle depuis tant de temps. Sans doute, sans doute.
Si je regarde dans le rétro, pour comprendre d'où vient mon ras-le-bol d'aujourd'hui, pour savoir pourquoi ça s'en va et ça revient et que c'est toujours le même refrain, c'est pour avancer, pas pour me plaindre. C'est une forme de bienveillance envers moi-même. Je peux me retirer dans ma grotte tel un ours, mais savoir ce qui se passe, c'est mieux. Ce point d'étape c'est pour réagir. Pour comprendre surtout. Parce que c'est crevant d'être moi en ce moment. Et pourtant d'habitude, j'aime bien ça, être moi.Que la vie soit folle et entraînante, fleurie, colorée et éblouissante, qu'elle m'impose des changements, qu'elle m'amène à cette réflexion, pourquoi pas, c'est le jeu ma pauv'Lucette. Mais sans déconner, des fois, pouce quoi.
Si je regarde dans le rétro, pour comprendre d'où vient mon ras-le-bol d'aujourd'hui, pour savoir pourquoi ça s'en va et ça revient et que c'est toujours le même refrain, c'est pour avancer, pas pour me plaindre. C'est une forme de bienveillance envers moi-même. Je peux me retirer dans ma grotte tel un ours, mais savoir ce qui se passe, c'est mieux. Ce point d'étape c'est pour réagir. Pour comprendre surtout. Parce que c'est crevant d'être moi en ce moment. Et pourtant d'habitude, j'aime bien ça, être moi.Que la vie soit folle et entraînante, fleurie, colorée et éblouissante, qu'elle m'impose des changements, qu'elle m'amène à cette réflexion, pourquoi pas, c'est le jeu ma pauv'Lucette. Mais sans déconner, des fois, pouce quoi.
Donc voilà. On est toujours le 4 mars 2017. Et à l'heure qu'il est ma seule question est : est-ce que c'est fini la tempête dans ma tête? Est-ce que je dois faire le dos rond en attendant que ça passe? Est-ce que d'autres choses vont encore fondamentalement changer ou bien ça y est, on peut dire que ça se calme un peu? Viens on disait qu'aujourd'hui on ne fait rien. Viens on éteint le portable on mate des films et on pleure si on veut.
Viens, on se fout la paix. On se détend, on ne parle pas, on n'interagit pas, on se repose la tête, on ne pense à rien. Viens on dit que demain c'est demain, on respire un grand coup, on ne se met plus la pression, on arrête de penser au futur et on vit aujourd'hui. Et on décide qu'on ne fait vraiment rien. Viens on se laisse bercer par les ronrons. Viens si on a envie de sortir on prend l'air. Viens si on n'a pas envie c'est pas grave non plus. Viens on disait qu'y a rien de grave en fait et qu'on a le droit d'être comme ça. On sait bien que la joie reviendra. Mais si c'est pas aujourd'hui bein....
Viens, on s'en fout.
Commentaires
Louise
blotl@hotmail.fr