Le passé embrasse l'avenir

Une semaine s'est déjà écoulée depuis cette belle fin d'après midi de septembre, où avec mes deux autres mousquetaires nous avons reçu un prix, pour notre éloquence au cours du concours de la conférence dont j'ai déjà parlé ici.

Une belle fin d'après midi, où j'ai profité de l'occasion qui m'était offerte pour faire rire mon auditoire, avec notre quatrième mousquetaire, qui a accepté de refaire le magique sketche de cérémonie des Césars d'Alain Chabat et Edouard Baer avec moi.

Et faire rire ces gens sérieux, ce n'est pas simple.

Faire rire en robe d'avocat, faire rire tout court d'ailleurs est loin d'être aussi aisé qu'on le croit.

Au contraire, plus l'auditoire est sérieux, plus compliquée s'annonce la partie!

Devant nous, des juges, présidents de tribunaux, procureurs, avocats généraux, mon père, et outre un parterre de confrères, des dignitaires, des militaires, ma cousine, mes amis, et le plus grand Avocat de France, mon idole, mon exemple, bref, la pression à quinze mille.

Derrière nous, l'ensemble du Conseil de l'Ordre, les anciens secrétaires, autant vous dire la pression à 1 million.

Donc vous l'aurez compris, il fallait détendre l'atmosphère!

Le Bâtonnier a pu compter sur moi j'ai pris un malin plaisir à faire rire, et il n'y a rien de meilleur que d'entendre les rires, trés honnêtement.

Rien.

Ni la récompense d'être une parmi tant d'autres, mise à l'honneur et célébrée, ni même le prix, non, ce qui m'a le plus soulevé le coeur ce soir là, c'étaient ces visages souriants, ces rires au départ étouffés puis complètement assumés.

J'étais là sur l'estrade, au milieu de tous ces gens importants, intelligents, brillants, et j'ai réalisé.

Que j'avais finalement aussi ma place, pour une raison qui m'échappe, sur cette estrade.

Et parmi eux, des gens bienveillants, comme mon bâtonnier qui ne m'a jamais laissé, doutes, infortunes, stress, larmes, il a toujours été là, et le premier de cette famille à laquelle j'ai tant voulu appartenir et dont je me suis longtemps sentie exclue, à me dire qu'il était fier de moi.

Parmi eux, quelques uns de mes amis, et aussi, des gens que j'admire, que je reconnais largement plus doués que moi.

Finalement, ma grande gamelle aura enfin servi à quelque chose.

Et j'en suis fière.

Deuxième fierté, avoir décoincé un peu l'ambiance de ce genre de soirées officielles et solennelles, où tout le monde est trés sérieux, trés emprunté, trés......euh?Ok vous avez compris.

Ce soir là, j'ai donné le ton, l'humour, la comédie, et mes deux comparses ont suivi, leurs discours à tous les deux étaient parfaits.

Je suis fière de faire partie de cette équipe, et d'avoir bientôt mon nom sous le leur sur le tableau qui trône dans le couloir de l'Ordre des Avocats.

C'est peut être de l'orgueil, ou bien penserez vous que je me vante inhabituellement, 

Que nenni.

Je vous fais simplement part de cette émotion qui a été la mienne, de ces messages d'encouragement avant de monter sur scène, de ces félicitations et mains serrées en descendant de scène, et de ces mots:

" je suis doyen des bâtonniers, je représente le passé. Mais vous vous êtes l'avenir, alors c'est avec plaisir que le passé embrasse l'avenir"

Quelle émotion....

J'ai eu un frisson, ce frisson, un peu triste, de se dire qu'on n'y croit plus beaucoup, qu'on est légèrement blasé, que plus rien n'est comme c'était avant....

Et puis j'ai choisi la fête, celle de mes mousquetaires, celle qui m'était offerte, de m’enivrer de tous ces gens qui étaient venus aussi un peu m'applaudir, et j'ai laissé au vestiaire cette peur et ce quotidien assassins.

Là, devant mes pairs et mes modèles, j'ai parlé, au delà de tout et de tous, j'ai ri au nez et à la barbe de ceux qui avaient jasé de moi, et prouvé que, avec ou sans robe, oui, c'est vrai, l'avenir est devant nous, devant moi.....

Et pour ceux que ça intéresse, la vidéo est sur la page tête de livre du blog:)


Commentaires

lila59 a dit…
Quel dommage de ne pas avoir pu y assister, je sais très bien ce que j'ai raté car je te connais et la meilleure tu es!!!
Y a d'la joie! a dit…
un vendredi à 17h30, il était certain que mes amis n'auraient jamais pu venir, mais ma chérie, tu étais là, dans mon coeur:)
Merci de ton soutien qui dure depuis....une vie:) Je t'adore!
ps: tu as vu la vidéo?

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